Doña Sol décide de suivre son amant dans la mort. Auteur prolixe et éclectique, il s’est illustré dans tous les genres. À son actif, deux créations de journaux: Le Conservateur littéraire puis L’Événement. Don Ruy est également dépositaire du sens de l’honneur, à certains moments.

Cette réaction était visée par Hugo, qui dans sa préface affirmait qu’il fallait « casser les codes du théâtre classique », ce qui était l’ambition esthétique du mouvement romantique.

En 1829, sa pièce Marion De Lorme est interdite par le pouvoir royal. L’Odéon et le Théâtre Français célèbrent le dramaturge par la reprise de ses deux éminents drames que sont Hernani et Ruy Blas. Hernani veut combattre en duel le Roi dont le père a assassiné le sien, mais le vieux duc arrive à son tour et laisse éclater sa fureur. Don Carlos, séducteur et harceleur fait penser au Comte Almaviva qui veut exercer son droit de cuissage sur Suzanne, femme de Figaro dans Le Mariage de Séville.
Le roi renonce à sa bien-aimée au profit de son rival, que l'on apprend être en fait Jean d'Aragon. Il rentre en France après 19 ans d’exil, juste après la proclamation de la IIIe République en 1870. D’abord appui de Louis-Napoléon Bonaparte lors de son élection, trois ans plus tard, il s’opposera à lui au moment du coup d’état du 2 décembre 1851. De nombreux textes engagés et pamphlets comme L’histoire d’un crime, Napoléon le Petit (1877) lui permettent de critiquer le pouvoir en place, même en exil. Le thème de l’amour est incarné par l’ensemble des personnages. Au théâtre, il est le chef de file des Romantiques et le promoteur du drame romantique avec, entre autres, Marion De Lorme (pièce censurée en 1829), Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838. L’alexandrin romantique qu’Hugo n’hésite pas à faire claudiquer, est une véritable atteinte au Classicisme. L'action principale se situe en Espagne au début du XVIe siècle, où Hernani et Juan Carlos se battent pour l'amour de Doña Sol.

Il s’emporte à la vue de Doña Sol en robe de mariée et se lance dans une scène de jalousie suicidaire à l’acte III, scène 3.

Si l’acte III, le positionne en bon chrétien, garant de l’hospitalité, chantre de la mesure, cela ne l’empêche pas de sombrer dans la folie meurtrière: l’alliance avec Hernani pour tuer le roi en témoigne mais aussi le cor dont il se sert pour sonner le glas d’Hernani. Jouissant d’un prestige mondial, il est accueilli en France par le peuple, en héros républicain. Don Ruy, quant à lui, rappelle les vieux barons de comédie qui cherchent la compagnie des jeunes filles.

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Il est remarqué par l’Académie Française lors d’un concours de poésie, puis par le roi Louis XVIII pour un poème qui évoque les circonstances de la mort de son neveu dans un attentat. Dernière modification de cette page le 28 juin 2019 à 11:22. et, sans être inquiet, J’accueillerais Satan, si Dieu me l’envoyait.» Il ne croit pas si bien dire puisqu’il est en train de donner asile à Hernani, son ennemi et rival... On passe ainsi sans transition du sublime (la vertu chrétienne de la charité, le sens de l’hospitalité) au grotesque (le comique de situation, le comique de mots). Cette thématique est au cœur du sous-titre de la pièce Hernani ou l’honneur castillan. Symboliquement, ils boivent tour à tour la moitié du poison et s’enlacent, tels Roméo et Juliette, dans la mort qui les unit à jamais. Ses longues tirades à répétition le cantonnent au rang de moraliste, dépositaire de l’ordre.

Hugo fait des études de Droit. Ces droits peuvent être exercés à tout moment en écrivant à l'adresse DPO_figaroetudiant@figarocms.fr. Il est en vers.