Ridiculisée par une armoire à balais où est obligé de se cacher le roi d'Espagne. Toutes les manifestations de la querelle d'Hernani ne furent pas aussi plaisantes que ces parodies : un jeune homme fut tué dans un duel, en défendant les couleurs de la pièce de Victor Hugo[114]. Ce groupe de plusieurs centaines de personnes fut plus tard nommé par Théophile Gautier « l'armée romantique », dans une référence explicite à l'épopée napoléonienne : « Dans l'armée romantique comme dans l'armée d'Italie tout le monde était jeune. D'autant que l'on connaissait, depuis Le Mariage de Figaro, l'effet qu'une pièce de théâtre pouvait avoir sur le public[59] (la pièce de Beaumarchais avait d'ailleurs plusieurs années été interdite de représentation durant la Restauration[60]). Il cria à ces hommes assez âgés pour se souvenir de la Terreur : « À la guillotine, les genoux !
Pierre Frantz, « Théâtre et fêtes de la Révolution », in Jacqueline de jomaron (dir.). Une entrevue avec Charles X n'obtint pas davantage de résultat. En revanche, on offrit à Hugo de tripler le montant de la pension qu'il recevait du roi. Mais ces derniers restèrent stoïques et entrèrent dans le théâtre, avant que les portes ne se refermassent sur eux. Trois ans plus tard, en janvier 1793, la représentation de L'Ami des lois de Jean-Louis Laya provoqua des remous encore plus graves : ce furent les canons de la Commune qui en interdirent les représentations[34]. Ainsi, Firmin, âgé de 46 ans, interpréterait Hernani, censé être âgé de 20 ans. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le décor représentait une chambre à coucher. Le drame de Victor Hugo, Hernani, est créé à la Comédie-Française le 25 février 1830.
Mais si cette division sociale des publics de théâtre était la conséquence logique de la division sociale structurelle de la société monarchique, la grande poussée démocratique induite par la Révolution condamnait cette division à disparaître, et rendait du même coup caduc le système esthétique qui en était l'émanation[8]. Lors de sa première représentation sur scène, Hernani a déclenché de virulents mouvements de contestation de la part des défenseurs du classicisme, auquel s’oppose à l’époque le mouvement du romantisme. Elle raconte l'histoire d'amour malheureuse d'un proscrit, Hernani, pour une jeune infante, doña Sol. Phèdre, représenté la veille, n'avait rapporté que 450 francs[54]. Théophile Gautier, Histoire du romantisme, Cœuvres-et-Valsery, Ressouvenances, 2007, extraits consacrés à l'évocation de la bataille d'Hernani, « Hugo et l'alexandrin de théâtre aux années 30 : une question secondaire », Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Le cadre administratif des théâtres autour de 1830, « La question du grand homme dans l'œuvre de Victor Hugo », consultable sur le site du C.R.D.P. Cité par Anne Ubersfeld, in J. de Jomaron. Autrement dit, un théâtre bourgeois[23]. Or, la claque était composée de proches des dramaturges classiques, leurs clients habituels, et était donc peu susceptible de soutenir avec tout l'enthousiasme souhaité la pièce de leur ennemi[83]. En réalité, il est probable que la comédienne avait réussi à convaincre le dramaturge d'opérer cette modification, pour ne pas donner prise aux quolibets : c'est en effet « Monseigneur », et non « mon lion », qui était écrit sur le manuscrit du souffleur[74].