Déjà culte, le film est considéré comme une œuvre indépassable, tant par sa distribution (Tom Skerritt, Sigourney Weaver, Harry Dean Stanton, Veronica Cartwright, Yaphet Kotto, Ian Holm, John Hurt, quand même !) Et tant pis, soit dit en passant, pour cette nouvelle illustration du fiasco algérien. Mais la menace représentée par le Hamas n’est pas insupportable comme peuvent l’être des raids aériens ou des déboulés de chars, et elle ne remet pas en cause l’existence de l’Etat hébreu. Je me comprends. Lancer une guerre n’est déjà pas facile, mais nous savons tous que la finir, surtout quand les victoires semblent de moins en moins nettes, est parfois douloureux, ou impossible. Le constat est désastreux, et force est de constater que si les uns et les autres avaient passé plus de temps à travailler au lieu de regarder chez le voisin s’il a plus de primes ou de RTT, certaines dérives auraient pu être arrêtées. Et les Palestiniens ont perdu parce qu’ils ont été trahis, manipulés, divisés par les Etats arabes qui ne les ont jamais soutenus mais les ont toujours utilisés. Très vite, des constats sévères ont été faits par les ministres concernés, et par le chef de l’Etat lui-même. Dans certains cas, des Etats leur prêtaient même une amicale assistance, financière, logistique, militaire, mais nous restions dans le schéma parfaitement défini d’un acteur politique exerçant une pression sur un Etat par la réalisation d’actions violentes, ciblées ou aveugles. On verra ce que donneront les nouveaux leaders islamistes. Pire, la prison est devenue un lieu de radicalisation, de recrutement, voire d’organisation de réseaux, et les administrations carcérales ne peuvent qu’avouer leur impuissance face à un phénomène qu’elles ne peuvent combattre autrement que par des mesures disciplinaires qui, à terme, font le jeu des fauteurs de troubles en les stigmatisant. Pourtant, les amis, si vous voulez un génocidaire, mis en examen par la CPI, le président El Bechir est votre candidat. La partie de Space Invaders était simplement devenue multi-joueurs. Difficile de convaincre, malgré les récentes déclarations du président, que tout sera fait pour libérer les otages alors qu’on promet une mort spectaculaire à leurs ravisseurs. Il faut bien reconnaître, malgré tout, que nos philosophies différaient – et on me dit qu’elles diffèrent manifestement toujours. Et ces derniers n’ont ni le temps ni l’envie d’aller écouter un conférencier ou de lire les actes d’un colloque. L’incrimination pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » permettait de ramasser tout un réseau, y compris le cousin qui vous avait naïvement prêté sa voiture ou le concierge qui gardait vos lettres pendant que vous prépariez la révolution mondiale et prolétarienne en assassinant des hauts fonctionnaires dans la rue ou des touristes dans les aéroports. Combien de primes très conséquentes versées à tel ou tel haut fonctionnaire pour son rôle supposément décisif ? Alors que les travaux du prochain Livre blanc ont commencé malgré l’absentéisme d’une proportion non négligeable des membres de la commission, et alors que notre effort principal est tourné vers le rapatriement de nos hommes et de leur matériel d’Afghanistan, tous les facteurs de la crise malienne nous conduisent à privilégier l’option des forces spéciales. Et tout ce petit monde, qui se débat dans une pauvreté biblique, demande des aides financières. Quoi de plus logique, finalement, qu’un des plus grands auteurs dramatiques de l’Histoire ait nourri l’oeuvre d’un cinéaste tout aussi ambitieux et tout aussi universel ? Je n’ai jamais eu à accomplir cette pénible mission, et, le 15 septembre, vous pensez bien que je n’allais pas commencer à parler au nom de la République ou de mon ancien employeur. Elles furent remises à l’Empire quelques heures plus tard, et il me plaît de penser qu’elles ont servi à préparer les raids qui ont écrasé les infrastructures d’Al Qaïda et de ses alliés. Ellen Ripley, qui a survécu à sa rencontre avec la créature du premier film, accepte, après bien des hésitations, d’accompagner sur une planète récemment colonisée un détachement de colonial marines chargé de rétablir le contact avec une implantation qui ne répond plus. Il faut saluer ici la présence aux côtés des familles de plusieurs élus, maires, députés et sénateurs venus pour certains de Martinique, ainsi que celle d’anciens otages, dont Hervé Ghesquière qui, toujours très marqué par sa longue captivité en Afghanistan, a prononcé quelques paroles émouvantes et nous a épargné ses récentes et peu glorieuses sorties sur l’armée française. Et en face ? Dans notre esprit, et bien avant les attentats de New York et de Washington, il ne faisait pas de doute que nous livrions une guerre. Les tweets assassins de Jean-Luc Mélenchon après son passage dans C à vous (VIDEO), France 3 : PPDA reviendra en Place Publique à la rentrée, "C'est du racisme" : Jean-Michel Aphatie révolté par le comportement "indigne" de Jean-Luc Mélenchon envers une journaliste (VIDEO), Jean-Luc Mélenchon traite un journaliste de Canal + "d'abruti" et de "vermine" (VIDEO), Jean-Luc Mélenchon : "Je ne veux pas faire toute la famille Le Pen" (VIDEO), Jean-Luc Mélenchon revient sur son tempérament volcanique : "je n'intériorise jamais ! 【Télécharger】 Le culte de l'urgence : La société malade du temps Livre eBook France 【2081228742-Nicole Aubert, Christophe Roux-Dufort-Nicole Aubert, Christophe Roux-Dufort Les forces spéciales françaises, qu’il s’agit du COS ou des petits gars de Cercottes ou de Perpignan, sont censées bien connaître le nord du Mali et le nord du Niger, explorés depuis des années. J’ai déjà présenté les risques liés à cette nécessaire intervention, et les actions à entreprendre. Trois ans après cette brillante manoeuvre, les voilà qui observent avec stupeur les jihadistes en Tunisie et en Libye, liés à des anciens d’AQ évadés de prison en Egypte et bien décidés à mettre un peu d’ambiance. Le jeudi 13 décembre, nous aurons l’occasion de recevoir, au café Le Concorde, Patricia Allemonière. Le 15 septembre dernier, mes pas m’ont conduit à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts de Seine, où je me suis négligemment mêlé aux familles et amis de nos otages au Sahel. Près de trente ans après, Aliens est surtout une magistrale anticipation des guerres que mène désormais l’Empire, dans des compounds dévastés, contre des ennemis innombrables et invisibles que la simple puissance de feu ne parvient pas à abattre durablement. Pourtant, bien que la parole du chef de l’Etat soit intrinsèquement, à mes yeux, d’une grande valeur, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur une poignée de points. Et que, du coup, ses renseignements, recueillis en commun sur le terrain, arrivaient chez son ministre avec douze heures d’avance sur notre propre note…. Si les services secrets étaient aussi cools, nul doute qu’ils seraient plus efficaces. Et le problème est voisin s’agissant des officiers. Et je m’incline. Et je ne parle même pas du Darfour. Avons-nous une idée de ce que devrait être le Mali dans un an ? Il paraît qu’il y a un ambassadeur chargé du Sahel, mais il semble aussi performant à son poste qu’il l’a été au Caire, en 2011, lorsqu’il minimisait le poids des Frères musulmans. En affirmant aujourd’hui que le but de l’attaque en cours était de « renvoyer Gaza au Moyen-Age » (ici), le ministre de l’Intérieur israélien, Eli Yishai, montre qu’il vaut à peine mieux que les chefs du Hamas. Ceux qui étaient aux affaires à l’époque à Paris peuvent bien dénoncer l’inefficacité de la politique de la canonnière, on ne se souvient pas les avoir entendus proposer d’alternatives. Ceux qui condamnent les interventions armées occidentales, au nom d’un souverainisme le plus souvent bien nauséabond, n’ont manifestement pas réfléchi à l’ampleur de la menace – quand ils ne l’ont pas niée – et, évidemment, ne proposent rien. Le groupe coopère avec Boko Haram, et c’est même un Algérien qui coordonne tout ce petit monde, depuis le nord du Nigeria. Dès juillet, il m’avait été dit que la reconquête du Nord Mali serait « notre prochaine guerre », mobilisant hommes, moyens, argent. Face à des centaines de combattants jihadistes et à leurs milliers d’alliés taliban, comment envisager sérieusement une action judiciaire classique ? Attention, néanmoins, puisque cette fascinante expression n’implique pas que l’expérience soit, au final, plaisante. Entre angélisme et racisme, entre orientalisme dévoyé et pains au chocolat populistes, qui se lance ? Nos collègues policiers, certes ambitieux, certes convaincus d’être des seigneurs quand nous n’aurions été que d’aimables amateurs, illustraient ce vieux précepte qui veut que la nature ait horreur du vide administratif. Face à des groupes de petite taille, géographiquement localisés, l’action judiciaire, avec ce qu’il faut d’adaptations et de coopération internationale, a toujours donné satisfaction. Déclencher une guerre, c’est avoir conscience des enjeux, c’est avoir conscience des risques, c’est avoir conscience des défis qui se présenteront après les combats. Il nous manque surtout des drones armés, malgré les affirmations de certains quotidiens algériens et de quelques observateurs qui ignorent manifestement tout de Jane’s ou d’Air et Cosmos. En 1985, Ran est l’adaptation du Roi Lear (1606). Alors que l’Empire, échaudé par l’attentat du 11 septembre contre son consulat à Benghazi, changeait de posture et décidait enfin, après des années d’hésitation, d’y aller, la France semblait mollir. Une épée, quoi. Passons sur le Comprenez-moi bien, qui rappelle le Make no mistake du précédent Empereur (J’ADORE cette expression, on imagine l’orateur poser un coude sur le pupitre avant de pointer un doigt martial vers la caméra), et posons-nous la question : comment va-t-on tomber sur le râble des jihadistes et obtenir d’eux, dans le même temps, la libération de nos concitoyens ? Nous avons fait, avec ce talent si gaulois, tout le contraire. Prisonniers de guerre ou terroristes présumés mis en examen sur le champ de bataille ? Mieux, une fois de plus, un pouvoir politique se trouve pris de vertige quand il doit tenir ses engagements (on me dit dans l’oreillette que ça n’arrive pas qu’au Sahel, mais passons.). "Cet arrêt n'a rien à voir avec un problème de santé. Nous ne disposons pas, de toute façon, des moyens nous permettant de déployer dans la région les effectifs pléthoriques qui seraient nécessaires en cas d’opération classique. Les FS ne peuvent cependant pas tout, et il nous faut aussi des moyens plus lourds, dont des avions de combat et des drones. La lecture d’une commission rogatoire pourrait bien ne pas suffire, et on a vu à Toulouse comment ça peut finir – et ce ne sont pas les lamentables jérémiades corporatistes (téléchargeables ici) d’un syndicat de police qui y feront quelque chose. Non, ne nous remerciez pas, c’est tout naturel. et par son impunité diplomatique (induite) ne fait que renforcer ce profond sentiment d’humiliation, de domination et d’oppression que ressent le Moyen-Orient depuis des siècles, et que la dernière décennie n’a fait que confirmer. La valeur militaire des ces hommes, dont on estime le nombre à 3.000 au total, ne doit certes pas être surestimée, mais il ne s’agit pas non plus de penser que tout s’annonce au mieux. Les pouvoirs donnés aux services d’enquête par la justice, et à la justice par le législateur, étaient sans commune mesure avec tout ce qu’on pouvait observer dans les démocraties, et les sombres opérations du FBI de Hoover ne pouvaient être comparées puisqu’elles avaient le plus souvent été à la fois clandestines et illégales. Pour faire simple et vous épargner l’inventaire fastidieux des katibats, disons qu’il y a là un contingent très conséquent d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), la quasi totalité des effectifs du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), la branche africaine d’AQMI, et les fiers Touaregs islamistes Ansar Al Din, qui jouent à domicile, et même quelques amis de Boko Haram venus du Nigeria s’initier aux joies du désert. C’est sur ce profond désaccord que commence le film, qui n’est ensuite qu’une longue suite de cruelles et sanglantes désillusions pour Ichimonji, trahi, déçu, abandonné. Inutile de réfuter ses arguments selon lesquels il fallait, pour gérer la menace, aller la combattre à sa source. A la rentrée, ce sera donc la chroniqueuse de Télématin, Carinne Teyssandier qui prendra le relai du rendez-vous culinaire de France 5. Avec le recul, il ne me semble pas que la doctrine impériale ait, depuis, vraiment changé sur le fond : toujours une forme raffinée de vengeance, tempérée par une touche de justice. Ou alors un crétin de Dieu ? Et quand bien même aurions-nous les régiments et tout leur fourniment que nous ne pourrions pas les transporter. En 2002, Malcolm D. Lee, un cinéaste de seconde zone qui a travaillé aux côtés de Spike Lee du temps des grandes heures – et qui est son cousin – se lance dans l’adaptation au cinéma d’une série animée mettant en scène un agent secret afro-américain aussi caricatural que peut l’être le commodore Bond dans un autre genre. Au 16e siècle, un grand féodal japonais, Hidetora Ichimanji, parvenu au faîte de sa puissance et voyant la fin arriver, décide de répartir entre ses trois fils ses possessions, et de confier la tête du clan à son aîné. En France, le parquet antiterroriste et les services du ministère de l’Intérieur agissaient, eux, en toute légalité. Chacun suivait évidemment avec grande attention les développements des relations entre maquis algériens afin de lire les évolutions des réseaux actifs en Europe, et donc de pouvoir frapper le moment venu. Sa conclusion est, ainsi, d’une audacieuse franchise, assumée et probablement attristée : « 24 offre en réalité une troisième voie entre l’utilitarisme cynique et l’idéalisme naïf. La question de la pertinence de la solution carcérale, comme celle de l’efficacité à moyen terme de la réponse pénale, et même comme celle de l’action armée, n’est pas seulement légitime, elle est inévitable. Qu’aurions-nous fait si un groupe basé à l’étranger nous avait infligé de telles pertes humaines et de tels dégâts matériels ? Un grand gars comme toi !). Non ? Selon les estimations habituellement retenues, 13.000 Palestiniens seraient ainsi morts dans les combats avec Israël entre 1948 et 1996 (ici), ce qui doit nous donner un peu moins de 16.000 morts à ce jour. Effet garanti sur la troupe. S’agissant de l’ex-FIS et des maquis de l’AIS, son bras armé, les choses étaient assez simples. Lorsque vous demandez à des militaires de réaliser des missions de police, ça se passe rarement bien. Quant aux commentaires publiés ici ou là, ils confirment surtout que personne ne réfléchît plus froidement, comme si nous étions entrés dans une ère où seules les passions prévalent. Dans la lignée d’un Pierre Bayard (Qui a tué Roger Ackroyd ?, Editions de Minuit, 1998) ou d’un Emmanuel Burdeau (La passion de Tony Soprano, Capricci Editions, 2010) , Jeangène Vilmer se livre à une véritable lecture critique, érudite et attentive, sans snobisme et sans idolâtrie. Ran suit Kagemusha de cinq ans, et se révèle être un film encore plus abouti, mêlant dans de somptueux décors naturels scènes de bataille hollywoodiennes et scènes intimes dont la mise en scène doit tout au théâtre traditionnel japonais. Dans cette troupe d’élite, on répond à ses supérieurs, on porte des bandanas, on discute les ordres, et on n’est là que pour la castagne. Quitte à innover, il y avait là matière à associer justice et armée, sans tomber dans l’inconnu juridique d’un statut bâtard (« ennemi combattant ») ou l’excessive judiciarisation du champ de bataille dont on débâtait ces jours-ci entre gens de bonne compagnie. Notre septième concitoyen capturé le 20 novembre au Mali, cette fois par le MUJAO – qui N’EST PAS UNE DISSIDENCE D’AQMI – est là pour confirmer l’extrême pertinence de la stratégie française contre les jihadistes au Sahel. Tout le monde n’a pas ces scrupules, mais j’ai reçu une éducation intransigeante et je suis conscient de ma place en ce monde. Celui-ci parvient, sans jamais être pédant ou hermétique, à présenter au public les tourments moraux du contre-terrorisme et de la défense de l’Etat. Nos ambassades sont-elles prévenues ? Que faire face à des hommes qui veulent mourir en vous tuant ? Et si nous étions contraints de rester des mois, des années, afin de participer, comme dans les Balkans, à un long processus de stabilisation qui, par ailleurs, nous exposerait d’autant plus aux terroristes ? Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer notre newsletter. On avait beau se réunir pieusement, le mardi matin, dans le bureau du chef de l’UCLAT, la coopération entre services pouvait plus facilement ressembler à la confrontation entre l’inspecteur Valentin et Roberto Texador (Q&A, Sidney Lumet, 1990, avec Timothy Hutton, Nick Nolte, Luis Guzman, Armand Assante et Paul Calderon) qu’à une réunion de catéchèses. 24, c’est le mal se connaissant. Du soutien ? Je sais que c’est un métier, mais quand même. On pourra dire que c’est trop tard, mais au moins ne pourra-t-on plus nous reprocher de rester là à contempler le désastre. Elle permettait à un service de devenir leader (il en faut bien un), elle lui permettait d’obtenir la coopération des services judicaires des démocraties (allez savoir pourquoi la vue d’une CRI n’a jamais fait réagir la police syrienne), et elle marginalisait tous les autres services. Ça tombe bien, nous sommes d’une indécente richesse, ces temps-ci. » (Page 159). Au mois de novembre, au cours de sa conférence de presse, le Président a clairement indiqué que « notre sécurité [était] en jeu ». Il ne s’agissait pas pour autant d’abattre les suspects dans les rues de nos villes, mais le constat de notre impuissance était terrible. Une sorte de tradition, me direz-vous. Les frappes lancées le 14 novembre dernier, qui ont fait suite à des raids ponctuels, sont donc d’abord une réponse militaire à un problème sécuritaire, déjà en partie géré par le système Iron Dome. doivent s’ajouter environ 3.000 hommes de la CEDEAO, pauvrement équipés, pas forcément très motivés, dont on ne connaît pas la valeur au combat et dont on ne peut qu’espérer que leurs chefs savent travailler au sein d’une coalition. On est loin des menées françaises, belges ou britanniques en Afrique, et de leur violence aveugle, et c’est cette lenteur qui rend l’agonie palestinienne si insupportable. Face à cette lourdeur, face à ce centralisme démocratique que Staline a sans doute volé au génie français, il était naturel que le ministère de l’Intérieur sorte grand vainqueur d’une confrontation de méthodes, mais aussi de réseaux et de personnes. C’est aussi constater la complexité croissante d’une lutte qui ne donne pas de résultat probant, et la militarisation d’une réponse à un défi dont personne ne semble, en France par exemple, saisir tous les enjeux. J’ai, par ailleurs, été frappé par le manque de moyens de ceux qui soutiennent les familles de nos otages, et j’ai ainsi appris, en bavardant avec mes voisines, que les T-shirts étaient imprimés à la maison et les flyers au bureau. Reprenons les choses dans l’ordre, si c’est possible. Comme si voir tuer des Africains animistes était bien plus supportable que voir tuer des Palestiniens. L’irruption en France de la guerre civile algérienne, à partir de 1992, a lentement changé la donne, mais personne ne s’en est véritablement rendu compte – une constante nationale dont nous devons être fiers. Cette opposition donnait souvent lieu à des situations cocasses, entre gamineries et mauvaises manières. Cet arrêt est temporaire. ), Kurosawa s’est rapidement imposé comme un cinéaste à la fois héritier de l’art dramatique japonais et porté vers l’universalité. Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines. Ces moments, fascinants pour le professionnel du renseignement que j’étais à l’époque comme pour l’historien que j’avais failli être, m’affligèrent véritablement car j’y pris conscience de l’ignorance ou de l’aveuglement de la plupart de nos chefs. Les éléments sahéliens d’AQMI sont également en excellents termes avec les Shebab somaliens, eux-mêmes copains comme الخنازير  avec les réseaux d’Afrique de l’Est ou les esthètes d’AQPA au Yémen. […] Qu’ils m’entendent bien, s’ils sont devant l’écran ou à la radio : nous voulons la libération de nos otages, et nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi. Personne ne semble savoir, et surtout pas ceux qui devraient savoir. Sans vouloir être outrageusement désagréable, force est de reconnaître qu’à part lancer des réformes à contretemps de nos alliés et allouer des moyens quand on n’a plus besoin, on n’est plus bons à grand’ chose. Je compris alors, en écoutant ces vieux routiers du contre-espionnage rappeler avec effroi que les terroristes du 11 septembre s’étaient dissimulés dans nos sociétés (rendez-vous compte, les fumiers), que ceux qui veillaient à la bonne organisation de notre défense n’y étaient pas du tout. Il a été révélé récemment que les structures de coordination mises en place dans l’Empire après le 11 septembre produisaient essentiellement des foutaises. En fait, la France ne veut pas jouer les puissances impériales – et de toute façon, elle aurait du mal, dans son état – mais elle force quand même la main de pays parmi les plus pauvres du monde pour aller castagner des terroristes qui vivent à la dure depuis vingt ans. Délaissant une approche technique, il s’empare de la série et l’analyse d’un point de vue moral, en la replaçant dans le contexte de l’Empire post-11 septembre. Le basculement en quelques années de cet Etat a quelque chose de vertigineux, et le bilan des tueries et autres fusillades n’a rien à envier à ce qu’on peut observer au Pakistan ou au Nigeria. La coalition régionale n’est toujours pas convaincante. Nous étions en guerre (nous le sommes toujours, d’ailleurs), et elle était faite par des policiers. L’armée tchadienne est plus que crédible, mais se pose alors la question de la gestion par le gouvernement de ses troupes, parfois un peu, comment dire, turbulentes. Nous avons déjà au Mali des Nigérians, des Pakistanais, des Sénégalais, des Français, sans parler des Algériens, des Mauritaniens, des Nigériens, sans parler des Maliens eux-mêmes, évidemment. Aliens (1986) est un film long, (2h17) qui, comme souvent chez Cameron, se caractérise par une patiente mise en place. Loin de moi l’idée d’établir des classements entre tueries, mais force est de constater qu’on tue assez peu en Palestine, surtout si on regarde vers l’Irak ou la Syrie. Et on en revient à cette malédiction moyen-orientale qui veut que depuis près de mille ans les Arabes se divisent et se déchirent. On faisait le tri après, quand on y pensait. Etudier le contre-jihadisme en Europe ou en Amérique du Nord, c’est contempler vingt ans d’aveuglement, de présupposés, d’incompréhension, de tâtonnements, d’impasses, d’erreurs et d’inadaptation. Il faut dire que ces policiers d’élite, qui nourrissaient des sentiments voisins à l’encontre de leurs collègues des RG, sans parler des gendarmes, méprisés et surnommés les gardes-champêtres, étaient bien conscients de leur valeur et n’acceptaient pas de notre part nos méthodes et ce qu’ils considéraient comme un refus de jouer en équipe. Porté par une bande-son ébouriffante, où l’on retrouve Kool and the Gang, The Commodores, Wild Cherry, James Brown ou Carl Carlton, Undercover Brother est une réjouissante pochade qui reprend les poncifs de la série Z d’espionnage en y ajoutant quelques touches de conscience raciale et d’autoparodie. Bravo. Pas de virtuosité, mais des moyens. Le parti dissous disposait à Bruxelles de l’Instance exécutive du FIS en exil (IEFE), une petite équipe de ténors de seconde zone connectés à leur mouvement en Algérie et à l’ensemble de la mouvance islamiste radicale algérienne dans le monde, à commencer par l’Europe (il faut vraiment que je vous raconte ça, un jour). A un conflit colonial de basse intensité, qui dure depuis des décennies et dont les vainqueurs et les vaincus sont connus depuis le début. Vous n’y pensez pas…. Grâce à une distribution qui s’amuse visiblement, à commencer par Eddie Griffin, venu du stand up, Dave Chappelle, Chi McBride, Chris Kattan, sans oublier Billy Dee « Lando » Williams, Undercover Brother envisage sans complexe un vaste complot blanc qui, après avoir drogué un possible président américain, directement inspiré de Colin Powell, vise à nettoyer l’Empire de la culture noire qui l’a corrompue. (VIDEO). La création d’une équipe anti terroriste inter services, après le 11 septembre, vit même certains donneurs de leçon piller le pot commun dans lequel les autres administrations versaient consciencieusement dossiers et affaires. Les jihadistes algériens sont, par exemple, là depuis presqu’une génération, comme je l’ai longuement relaté ici. Soit on décide que de toute façon c’est trop tard et qu’il n’est pas question, une seconde de plus, de transiger avec un groupe de fanatiques que nous ne parviendrons, de toute façon, jamais à ramener à la raison, et alors on attaque afin d’éliminer le plus possible de terroristes et on considère – en l’assumant – que les otages sont les premières victimes de la guerre (ce qui est vrai, soit dit en passant). Terminator est un choc visuel, un film novateur qui remet en cause la confiance aveugle que l’Empire triomphant place dans sa toute puissance industrielle et technologique. Le processus de paix a été un rêve, porté par des hommes d’exception, dans un contexte historique qui enflammait les imaginations et nous enivrait des possibles qui s’offraient. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter. Du coup, arrêter des terroristes et casser des cellules, tout en limitant la menace immédiate, ne suffisait plus à circonvenir l’ensemble de la mouvance, dont on cherchait les financiers, les idéologues, les inspirateurs, les soutiens et les points de convergence. En 1957, Le château de l’araignée est inspiré de Macbeth (1623). Il y a, traditionnellement, trois méthodes pour obtenir la libération d’un otage : céder aux exigences, convaincre – peu importe comment – les ravisseurs qu’il serait de bon ton de laisser filer le malheureux, ou tenter le coup de force. Reste l’entêtante question de la perception de ce conflit, et de son bilan. Pas un seul d’entre nous n’imaginait l’ampleur des attentats de septembre 2001, mais cette catastrophe, outre qu’elle révéla les failles du dispositif impérial, nous confirma dans nos craintes. Au Sahel, la France – comme d’autres – a cédé à plusieurs reprises. Depuis plus de dix ans, chacun sait au sein de la communauté du renseignement que les peines de prison, mises en place dans un Etat de droit pour punir, isoler puis réinsérer dans la société des criminels, ne sont d’aucune utilité contre les radicaux. Malgré les tragédies qu’ont été ces décès, on ne peut s’empêcher de penser, malgré tout, qu’il faut savoir mettre un terme au règne de certains criminels, faute de quoi les enlèvements se poursuivront indéfiniment Comme je m’échine à le répéter, la lutte contre le terrorisme ne vise pas tant à contrer une menace somme toute moins prégnante que celle du crime organisé ou que les menées de puissances étrangères qu’à défendre coûte que coûte la souveraineté nationale et un certain modèle sociopolitique. Dans un tel cas de figure, un Etat désireux d’intervenir a le choix entre menacer et mobiliser à son rythme, ou ne pas prévenir et frapper. D’abord réticents ou dubitatifs, les services de Washington, confrontés aux attentats de 1996 en Arabie saoudite, puis aux remarquables attaques simultanées de 1998 au Kenya et en Tanzanie, et enfin à l’opération de 2000 contre l’USS Cole au Yémen, commençaient à se faire une idée du merdier qu’il fallait combattre. Après avoir menacé, après avoir – sans l’avouer, à la différence des véritables puissances – abandonné nos otages, après avoir créé une coalition à notre service, nous semblons réaliser que l’affaire est délicate. Les logiques d’appareils ont remplacé, dans bien des cas, l’accomplissement de la mission. De façon finalement très française, nos collègues du ministère de l’Intérieur pouvaient ainsi se mêler des affaires du monde, puisqu’on trouvait toujours un jeune crétin dans une banlieue de Mossoul, dans un hôtel miteux de Peshawar ou même dans la jungle thaïlandaise à jouer avec un M-16. Dans Le jardin des supplices, la réflexion devient proprement renversante de clarté alors que le sujet – torture et renseignement – conduit le plus souvent à des discours moralisateurs déconnectés de la terrible réalité du terrain. Hélas, certains restent manifestement tributaires du travail des autres, en France comme à l’étranger. Mais les risques vont bien au-delà des polémiques politiques. Un de mes amis, qui navigue sur les sept mers à bord d’un de nos orgueilleux bâtiments, me faisait récemment la réflexion suivante. Quant aux dialogues, ils ont le naturel des pires films de Rohmer. AQMI est un mouvement terroriste dont l’expansion est ininterrompue depuis six ans et qui est, désormais, étroitement connecté au reste de la mouvance jihadiste africaine. Et si je retire une réelle fierté de la gestion de cette crise, je ne peux m’empêcher de penser que nous ne l’avons pas conclue comme nous aurions dû le faire, puisque Mokhtar Belmokhtar, le borgne le plus célèbre du Sahel, est encore en vie, et qu’il nous menace même. Depuis maintenant plus d'une dizaine d'années, Jean-Luc Petitrenaud sillonne la France à la rencontre des artisans et des chefs de petits et grands restaurants où il fait bon manger dans Les escapades de Petitrenaud.