nécessaire]. : +33 3 83 96 21 76 - Fax : +33 3 83 97 24 56. Pour Vincent Coussedière, professeur de philosophie lui-même engagé dans le populisme, le mot appartient à la « novlangue » et est un « poncif ». Collovald met en parallèle le succès du vocable avec la disparition progressive des classes populaires dans les appareils et dans les discours des partis politiques et interprète l'usage croissant du mot « populisme » ou « populiste » comme l'expression d'une méfiance grandissante à l'égard des classes populaires et d'un penchant nouveau pour la démocratie capacitaire voire censitaire. Le populisme est apparu avec les démocraties modernes mais il semble avoir connu selon certains historiens une première existence sous la République romaine[13],[14]. Pour le politiste Stéphane François, « le populisme est divers, d’où la difficulté d’en cerner les contours : son expression dépend du lieu où il est né, elle est liée à l’histoire du pays dans lequel il se développe. Jean-Claude Michéa dans sa préface à La Révolte des élites et la trahison de la démocratie de Christopher Lasch donne un sens noble au populisme entendu au sens historique du terme comme un « combat pour la liberté et l'égalité mené au nom des vertus populaires ». Épisode : Le populisme peut-il être démocratique ? Le peuple, qui est mis en avant dans les mouvements historiques que j’ai analysés, n’est rien d’autre qu’une plèbe démocratique qui s’oppose aux élites. À l'inverse, parce qu’on ne peut plus être ouvertement raciste, si l’on veut dénigrer des Maghrébins, ce sera sous couvert de rejeter, non pas une race, mais une culture incompatible avec la « nôtre »[40]. A partir du modèle latino-américain, un populisme institutionnalisé,  théorisé notamment par Ernesto Laclau ou Chantal Mouffe et qui a servi de modèle à des mouvements comme Podemos en Espagne, il montre que le même type de populisme s’étend désormais en Europe, de Syriza à la France Insoumise, entre réussites potentielles et échecs patents. Le mot désigne une confiance dans le peuple, que l'on rencontre dans les discours de Robespierre ou les écrits de Michelet. C'est en ce sens original que le populisme peut se déployer chez l'historien américain en tant que « critique des élites capitalistes avancées ». Au contraire, la bourgeoisie progressiste s'émancipe des carcans imposés à la Libération pour affirmer ses valeurs d'autonomie et de mobilité. Retraite ou confinement, s'élever par les arbres, Maître de conférences en sociologie à l'Université Paris 7-Denis Diderot et agrégé de sciences sociales, auteur de Sociologies de l'individu (La Découverte, 2018), Découvrez nos newsletters complémentaires. Le mot de « populisme » se réfère d'abord à un mouvement politique organisé dans la seconde moitié du XIXe siècle aux États-Unis par des agriculteurs confrontés à des tarifs prohibitifs qu'un accès privilégié au domaine public avait permis aux compagnies de chemin de fer de leur imposer. Quel sens derrière le terme "populisme" ? Réécouter La Liberté guidant Catherine Meurisse, La Découverte, 2019. Une lecture de l'histoire considère que le populisme a été le moteur de la guerre d'indépendance des États-Unis et a œuvré au façonnement des jeunes États-Unis ensuite[33]. Or c’est bien ce qui motive notre invité, Federico Tarragoni, qui dirige actuellement le Centre de recherches interdisciplinaires sur le politique (CRIPOLIS) de l’Université Paris 7-Denis Diderot. Selon cette universitaire en sciences politiques, la catégorie renseignerait moins sur ceux qu'elle désigne que sur ceux qui l'emploient. Dans son enquête électorale française, le Centre de recherches politiques de Sciences Po utilise cinq questions pour mesurer le degré de populisme des enquêtés, constituant ainsi une « échelle d’attitude (alpha de Cronbach = 0,685) » : À l'occasion de l'élection présidentielle française de 2017, le chercheur Luc Rouban relève que « le niveau moyen d’adhésion à ces thèses est très haut puisque 69 % des enquêtés se situent au moins au niveau 4 de l’indice. Mais le populisme a eu tendance à se localiser à l'extrême droite, avec l'ère des masses et de la démocratie parlementaire. Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, « le populisme, c'est l'échec des élites »[44]. Le gouvernement Netanyahou IV est souvent décrit comme « le plus à droite de l'histoire du pays »[47], Pour la sociologue israélienne Eva Illouz, Netanyahou partage avec Donald Trump aux États-Unis une idéologie commune, ils "gouvernent en démagogues-populistes, prospèrent sur le ressentiment des laissés-pour-compte et promettent une nation forte et agressive.